Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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DE LA TERRE FERME DE L'AMÉRIQUE.

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par la m e r , et a u sud il s'étend dans des espaces presque infinis qu'on n'a pas encore explorés. L a G u y a n e forme la plus grande partie de cette région, qui étoit autrefois si r e n o m m é e à cause des espérances que les Espagnols avoient d'y trouver des mines d'or inépuisables ; aussi en appelèrent-ils u n quartier El Dorado. Elle est bornée par deux rivières qui sont d'une prodigieuse grandeur : celle des A m a z o n e s au midi, et l'Orinoc en tirant vers le nord. 1

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O n dit que ceux qui découvrirent les premiers la rivière des A m a z o n e s lui donnèrent ce n o m , parce qu'ayant mis pied à terre sur la rive de ce grand fleuve, ils n'y rencontrèrent que des f e m m e s , et que s'étant rembarqués pour monter, plus haut dans cette rivière, ils virent grand n o m b r e de Sauvages sous les armes et parmi eux plusieurs f e m m e s fort grandes qui animoient les h o m m e s au combat. Elle est extrêmement large et profonde, et le reflux de la m e r y m o n t e jusqu'à cent lieues dans les terres ; elle a soixante à soixante-dix lieues de largeur à son embouchure, au delà de laquelle elle roule des flots d'eau douce bien avant dans la m e r . U n auteur anglois, qui a fait la description de la G u y a n e , en parlant c o m m e témoin oculaire, dit qu'il a luim ê m e puisé d e l'eau douce dans son courant à trente 1

L e P . Pelleprat écrit Guiane ; les P P . Grillet et B é c h a m e l , d a n s leur

Journal de Voyage, m e t t e n t Goyane ; le n o m d e Guyane a p r é v a l u . 2

O n l'appelle plus c o m m u n é m e n t Orénoque.


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