Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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RELATION DU P. PELLEPRAT.

leurs dispositions à recevoir la foi, de nos emplois en ce Continent, et des belles espérances que nous avons d'y voir bientôt établir l'empire de Jésus-Christ. Mais il est nécessaire qu'avant toute autre chose nous d é couvrions les m o y e n s dont la divine providence s'est servie pour nous ouvrir la porte de cette contrée, après laquelle nous soupirions depuis u n b o n n o m b r e d'années. L e P. Denis Méland, ancien missionnaire de l ' A m é rique, ayant été e m p l o y é en diverses occasions à l'instruction des Caraïbes, qui sont, c o m m e j'ai déjà r e m a r q u é , les Sauvages des Iles, avoit contracté de longues habitudes avec e u x dans l'espérance de passer bientôt par leur m o y e n chez les nations infidèles de la Terre ferme. Mais voyant qu'ils n'étoient pas si propres à cette entreprise q u e les Galibis v e n u s d u Contin e n t , qui s'étoient établis avec les Caraïbes dans u n quartier d e l'île de la G r e n a d e ; il s'y transporta l'année 1 6 5 1 , et sut si bien s'insinuer dans leurs esprits, q u e devant la fin d e cette année ils l'introduisirent en Terre ferme par la B o u c h e d u D r a g o n , sur la rivière d'Oùarabiche, dans la province qui prend son n o m d u m ê m e fleuve. L e Père fut reçu dans u n carbet o u village de Galibis avec de grands témoignages d'affection, qui redoublèrent à la vue de quelques haches, serpes, couteaux et autres petits présents qu'il leur distribua, et


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