L'Univers. Histoire et description de tous les peuples

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BRÉSIL. Walsh même, ne se montrent pas moins sévères; e t , tout en regardant les Mineiros comme appelés à jouer un rôle important dans l'empire, ils sont frappés du degré d'ignorance, de l'in­ souciant abandon, disons plus, de la corruption générale qui gâte leurs plus belles qualités. Quant à nous , à qui les bornes de ce livre ne permettent pas de traiter avec toute l'étendue qu'elles le mériteraient, de semblables ques­ tions, nous nous contenterons de les signaler au moraliste et à l'historien ; et nous allons nous hâter d'étudier la situation matérielle du pays, afin de reconnaître, s'il se p e u t , dans son état actuel, les causes futures de sa prospérité. DESCRIPTION LA P R O V I N C E .

GÉOGRAPHIQUE

DE

La province de Minas-

le témoignage del'auteur que nous citons ici, que ses opinions morales et religieuses ne sau­ raient être l'objet d'un doute lorsqu'il parle du clergé brésilien ; il est évident que ses expressions s'adressent aux hommes et non au ministère. Non-seulement à Minas, mais encore dans toute l'étendue de l'empire, la réforme morale ne pourra s'opérer pendant longtemps que par le concours du clergé. Mais qu'attendre sous ce rapport d'un pays dont on peut dire : « Être prêtre, c'est une sorte de métier, et les ecclésiastiques euxmêmes trouvent tout naturel de considérer ainsi le sacerdoce dont ils sont revêtus. » Après avoir rappelé les efforts d'un ancien evêque de Mariana pour établir la pureté du culte et pour multiplier les moyens d'instruction, le même écrivain ajoute que sans doute les éléments d'une utile réforme ne sont pas tout à fait anéantis , mais qu'il faudrait, pour amener cette réforme com­ plète , du temps et une extrême prudence. « Aucun peuple n'a plus de penchant que les Mineiros à devenir religieux, continue M. de Saint-Hilaire , et même à l'être sans fanatisme. Tout à la fois spirituels et réflé­ chis , ils sont naturellement portes aux pen­ sées graves. Leur v i e , peu occupée, favorise encore cette propension, et leur caractère aimant les dispose à une piété douce. En général les Mineiros ont été heureusement doués par la Providence ; qu'on leur donne de bonnes institutions, et l'on pourra tout attendre d'eux. » ( loc. cit.)

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Geraes présente à peu près la forme d'un c a r r é ; elle est située entre les 1 3 et 2 3 degrés 2 7 ' de latitude s u d , et E

E

e n t r e les 3 2 8

E

et 3 3 6

E

degrés de longi­

tude. On lui donne cent douze lieues brésiliennes du nord au s u d , s u r e n ­ viron quatre-vingts de largeur de l'est à l'ouest. A u n o r d , elle confine avec les provinces de Babia et de P e r n a m b u c o ; au levant, le pays d'EspiritoSanto forme ses limites, et lui permet de communiquer avec la côte orientale; au s u d , Rio de Janeiro et Saint-Paul présentent encore un débouché pour ses productions, et enfin , vers l'occi­ d e n t , elle s'unit avec la province si peu connue de Goyaz. Comme le dit Ayres de Cazal, auquel nous n'em­ pruntons pas ici néanmoins tous nos renseignements géographiques, aucune province ne présente des eaux d'irri­ gation aussi abondantes. U n e grande partie des rivières qui arrosent MinasGeraes prennent naissance dans LA la chaîne da Mantiqueira, puis elles vont grossir l'Océan p a r quatre ca­ naux naturels : le Rio-Doce et le Jiquitinhonha qui reçoivent plusieurs af­ fluents , et vont se perdre sur la côte o r i e n t a l e ; le R i o San-Francisco qui coule au nord , et enfin le Rio-Grande qu'on voit se diriger vers l'occident. Il y a peu d'années encore, les quatre grands fleuves arrosaient autant de comarcas séparées. Aujourd'hui on en compte cinq ; ce sont R i o das Mortes et Villa Rica vers le s u d ; à l'est, le Serro do F r i o ; au c e n t r e , Sabara; et enfin, à l'ouest, P a r a c a t u . POPULATION. PRODUCTION. A G R I ­

CULTURE. Après ces données géograhiques assez arides, mais indispensales, nous le dirons volontiers avec un savant voyageur : « S'il existe u n pays qui jamais puisse se passer du reste du m o n d e , ce sera certainement LA province des Mines. » Nous ajou­ terons cependant avec M . de SaintH i l a i r e , q u e , pour parvenir à cet heureux résultat, il faudra nécessaire­ ment « que ses ressources innombra­ bles soient mises à profit par u n e population moins faible. » Elle ne comp­ tait, il y a quelques a n n é e s , vers 1 8 1 7 ,

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