GUYANES. des deux Océans, et par le congrès qui s'y tint en 1826. | Le département de l'Isthme est gé néralement malsain. On y voit sur tout la petite ville de Portobello , sur nommée le tombeau des Européens. Maracaybo est une jolie et impor tante ville de 18 à 20 mille habitants, sur les bords du lac de ce n o m . Après ces villes, nous signalerons Cuença, dont les environs possèdent le redoutable paramo d'Assuay, ja lonné par les cadavres des voyageurs que les tempêtes annuelles y font pé r i r ; Cumana, ville de g u e r r e ; Guayaquil, remarquable par son chantier et son arsenal ; Popayan , flanqué par les grands volcans de Puracé et de Sofara ; Tunja , ancienne capitale des Muyscas ; Valencia, sur les bords pit toresques et salubres du lac Tacarigua ou Valencia; Loxa, qu'entourent de vastes forêts de quinquina ( cascarilla de Loxa) ; P a s t o , bâti au centre d'une ceinture de volcans et de soufrières ; P a m p l o n a , A n g o s t u r a , Quibdo et Mompox, qui ne sont pas moins dignes d'appeler l'attention du voyageur. Dans les vastes solitudes de l'Assuay, à quelques milles d e San-Jaen de Bracamoros, on trouve sur le ver sant de la Cordillère, dans le paramo de Chulucanas, les ruines d'une an cienne ville de ce n o m , remarquable par l'alignement de ses rues et la beauté de ses édifices. L a Colombie, telle qu'elle existait sous la domination espagnole, con sommait annuellement pour environ quinze millions de piastres ( de 5 tr. ) en marchandises étrangères. L'hôtel des monnaies de Bogota donne an nuellement un million cinq cent mille piastres; celui de Popayan un million. Les articles d'exportation consistent en métaux, pierres précieuses, cacao, s u c r e , café, tabac, coton, c u i r s , quinquina, bois de t e i n t u r e , indigo, f o u r r u r e s , etc. Malgré les savantes recherches des H u m b o l d t , des Mollien, des Thomp son , des Rengger et des Longchamp, la statistique commerciale de ce pays est peu connue : on ne pourrait pré
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senter à ce sujet que des conjectures hasardées. Il est p é n i b l e , en terminant cette n o t i c e , d'avoir à émettre l'opinion que la Colombie, déchirée par une longue révolution , nourrissant s u r s o n sein une population composée des élé ments les plus hétérogènes, sera long temps encore bouleversée par les fléaux de la guerre et de la discorde. La civili s a t i o n , les sciences et les lettres ne sauraient recevoir aucun développe m e n t sous l'empire des circonstances fâcheuses qui pèsent encore sur ce beau et malheureux pays. GUYANES.
L a contrée comprise sous ce nom est une vaste portion du continent américain méridional. Ses limites na turelles sont : à l'est, l'Océan atlanti que ; au nord et au s u d , deux des plus grands fleuves du m o n d e , l'Orénoque et l'Amazone; à l'ouest, sa profon deur est indéterminée. En 1535, Diégo de Ortaz entreprit, le premier, d'entrer dans les bouches de l'Orénoque. Son zèle n'eut pas le sort qu'il méritait ; mais il ne renonça à son entreprise qu'après avoir perdu la majeure partie de ses vaisseaux et de ses compagnons. Ce désastre ne le rebuta pas, e t , dans un second voyage, il parvint à remonter le fleuve jusqu'à la rivière Méla. Vers cette même époque, Quésada, gouverneur de la Nouvelle-Grenade , envoya Antoine P e r r e o dans la Guyane. Cette expédition fut plus funeste en core que les précédentes. Les précau tions étaient si mal prises, ou les dan gers si formidables, que Perreo et ses gens y succombèrent tous. Gonzalès P i z a r r e , frère du fameux conquérant du P é r o u , séduit par les récits merveilleux qu'on lui faisait de l'El-dorado, se mit en tête de conqué r i r cette contrée fabuleuse ( nous en avons parlé à l'article Colombie). Il chargea de vivres et de provisions de t o u t e nature un léger brigantin qui naviguait sur une rivière que nous croyons être le Rio-Napo, et lui-même