L'UNIVERS.
336
D u r e s t e , la législation des mines est trop compliquée pour recevoir ici tous les éclaircissements nécessaires. PROCÉDÉS
EMPLOYÉS
POUR
RE
Nul voyageur n'a mieux expliqué les divers procédés de minération adoptés au Brésil que M. Au guste de Saint-Hilaire ; nul n'a mieux fait connaître la manière imparfaite dont ils se sont pratiqués de tous temps chez les descendants des colons brésiliens ; c'est donc à lui que nous empruntons les détails que l'on va lire, parce qu'il nous eût été impossible de le résumer sans altérer des faits po sitifs, et presque partout mal repro duits. « Ce que les Mineiros entendent le m i e u x , c'est la manière d'amener l'eau dans les lieux où le lavage de l'or la rend nécessaire. D'ailleurs, l'art d'exploiter les mines n'est chez eux qu'une rou tine imparfaite et aveugle Sans prévoyance pour l'avenir, ils jettent d a n s les vallées la terre des montagnes; ils recouvrent avec les débris des la vages des terrains qui n'ont point été encore exploités, et qui eux-mêmes con tiennent une grande quantité d ' o r ; ils encombrent le lit des rivières de sable et de cailloux, et souvent ils com promettent l'existence de leurs es claves. « On distingue en général au Brésil deux modes principaux de minération, mot qui indique l'exploitation des mi nes d'or, considérée d'après la nature de leur gisement. Ces deux modes sont la minération des montagnes (mineraçào de morro) et la minération de casealhao (mineraçao de cascalhao). T o u t e minière en exploitation se dé signe sous le nom de lavra; et l'on peut distinguer les lavras d'après leur mode de minération. « Quand il s'agit de la minération des m o n t a g n e s , c'est-à-dire, lorsque l'or n'est pas sorti de son gisement natu rel ( E s c h w e g e ) , les m i n e u r s , dans leur langage, reconnaissent deux sor tes de formation : celle de sable (formaçâo de area) et celle de pierre (formaçâo de pedra), suivant que le métal précieux se trouve renfermé CUEILLIR L'OR.
dans des matières divisées ou compac. t e s , quelle que soit d'ailleurs la nature de ces matières. « L'or se r e n c o n t r e , soit à la surface, soit dans l'intérieur des mornes, tantôt en poudre, en grains ou en paillettes, tantôt en lames peu épaisses et plus ou moins grandes, très-rare ment en morceaux d'un volume consi dérable ; l'or est ou disséminé dans sa matrice, ou disposé en veines ou liions. Cette matrice est très-ordinairement du fer, et la poudre fine à laquelle celui-ci se trouve souvent réduit porte le nom d'esmeril. Les veines ou filons reposent sur un lit appelé piçarra, qui quelquefois contient lui-même une poudre d'or extrêmement fine aisé ment emportée par l'eau. « Deux méthodes sont mises en usage pour extraire des montagnes les substances aurifères : l'une, que l'on appelle la minération de talho aberto (travail à ciel o u v e r t ) , consiste à cou per les mornes perpendiculairement au s o l , jusqu'à ce que l'on arrive à l'or qu'ils contiennent dans leur sein ; ou vrir des galeries, afin de suivre les filons dans l'intérieur des montagnes, constitue la seconde méthode, appelée mineraçâo de mina. On pourrait être tenté dè faire aux mineurs brésiliens u n reproche d'employer le travail à ciel ouvert ; mais on doit considérer q u e , dans certaines localités, le man que de bois ne leur permet pas de creuser des voûtes souterraines, qu'il faudrait, pour la sûreté des travailleurs, soutenir avec des étais. « Lorsque les matières qui renfer ment de l'or ont été extraites de la m i n i è r e , il est nécessaire de les briser avant d'exécuter l'opération du lavage. J'ai vu employer à cet effet deux pro cédés différents, dont l'un consiste à faire écraser le minerai par des es claves armés de masses de fer, et l'au tre à le soumettre à des bocards ana logues à ceux qui sont en usage chez les Européens. « Les mineurs se servent de trois outils principaux, l ' a l a v a n c a . le cavadeira et Yalmocafre. L'alavanca est une barre de fer d'environ trois a