Forêt vierges de la Guiane Française

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( 64 ) pied d'un saut, on débarque sur le bord les h o m m e s et le bagage, que des Indiens transportent par terre jusqu'au-delà du barrage, tandis que les autres font passer le canot par-dessus les roches : cela s'appelle un portage. Quand le canot a ainsi traversé le saut, on rembarque les voyageurs et le bagage qui a été déposé sur la rive. O n continue ensuite la navigation, jusqu'à ce que l'on rencontre un nouveau saut, que l'on passe de la m ê m e manière; quelquefois il est impossible de faire passer le canot pardessus les sauts, alors on le hale par terre sur des rouleaux jusqu'à l'endroit où le fleuve redevient navigable. Si la navigation est pénible en remontant les fleuves, elle est très-périlleuse en les descendant. Les eaux, dont le cours est suspendu par les cataractes, se creusent à travers les roches des passages, où elles se trouvent encaissées, et acquièrent une vitesse prodigieuse ; le canot franchit ces passages avec la rapidité de l'éclair, au risque de se briser si le patron indien manquait à gouverner ; le danger s'accroît encore de la différence du niveau des eaux, qui, étant plus élevées en amont qu'en aval du

saut , se précipitent par une chute

abrupte et tumultueuse. 11 est impossible de se défendre d'un senti-


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