Forêt vierges de la Guiane Française

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( 63 ) d'autant plus élevées au-dessus des eaux, quelles s'avancent davantage dans le sud vers la cordillière des Andes. Quelques-unes de ces cataractes ont une hauteur prodigieuse, et se prolongent dans une étendue de plusieurs centaines de toises , et quelquefois de plusieurs lieues. M . Gattier, officier de la marine royale , qui a exploré le cours de la Mana,

en a rencontré

de plus de soixante pieds d'élévation et d'une grande longueur ; la dernière occupe tout le lit du fleuve , et le rend innavigable jusqu'à sa source. Obligé d'abandonner sa navigation , M . Gattier a gravé sur la roche la plus apparente cette inscription : Ibi stetimus ubi defuit aqua ;

faisant ainsi allusion à la fameuse inscription de Regnard, dans son Voyage au pôle nord. O n conçoit que le lit des rivières étant barré par des bancs de roches, la navigation y devient impossible pour les grandes embarcations; elle ne peut s'exécuter qu'au m o y e n de très-petits canots, et avec le secours des naturels du pays. Lorsqu'en remontant les fleuves, on arrive au

tempérée. (Humboldt, Voyage aux régions équinoxiales, tome X , p. 162. )


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