La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 382 ) choses, 1°. de la prodigalité, qui est toujours compagne d'irréflexion, et fille de faiblesse d'esprit, source de mauvais ménage ; 2°. une injustice réelle, qui ôte à l'un pour donner à l'autre, et souvent au plus pauvre pour doter le plus riche : tout cela n'est que du désordre. Quand l'histoire nous montre des Princes généreux, dans le sens que nous examinons, presque toujours elle ne montre que des prodigalités fort célébrées par ceux qui en profitaient, mais très peu profitables pour ceux qui les payaient. (Voyez les Mémoires de Dangeau.) U n e nation, qui est u n corps collectif, formé d'une foule d'hommes dont la condition est diverse, ne peut pas sentir, agir, ni être jugée c o m m e u n simple particulier : celui-ci peut être généreux de son propre bien, il n'a que sa volonté seule à suivre : mais dans une nation, il y en a des millions ; qui a le droit d'interpréter l'une par l'autre, et de les ranger à un vote comm u n , qui n'est qu'un niveau c o m m u n ! A

quels

signes peut-on le reconnaître ? D e quoi est-on généreux ? Est-ce du nécessaire ou bien du superflu, ou de ce qui en approche ? Parlons sans figure, sans cet art ennemi de la simplicité qui est devenu, par sa diffusion parmi nous, un des fléaux de notre âge ; de quoi dans l'ordre de la vie est-on généreux, m ê m e parmi les plus généreux ? Sûre-


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