La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 374 ) pas tant à faire dans notre pays, si tant de trésors n'avaient pas été employés à pure perte ; une partie de ce qui se fait d'utile aujourd'hui, n'est-il pas la preuve des oublis des âges précédens, et du mauvais emploi de ce qui a été payé dans ces tristes temps ? E h bien, accordons pour u n m o m e n t que la France soit cet eldorado dont la vue aiguise tant d'appétits; qu'elle soit cet atlasfinancierdont les épaules ne plient sous aucun fardeau, et dont la vigueur renaît, pour ainsi dire, de son travail m ê m e ; que s'ensuit-il ? Est-ce que la France doive préférer d'employer ses moyens à pourvoir à ses besoins propres, ou bien à ceux qu'on suppose à d'autres, ou plutôt au superflu du plus grand nombre ? car, heureusement, pour la majeure partie de l'émigration, telle est la question. Avec elle il ne s'agit que d u superflu, très-souvent de l'aisance, et fréq u e m m e n t de l'opulence. Quel estl'émigréqui manque? A qui persuader que la France doive se surcharger d'impôts, se priver deschoses les plus nécessaires ou les plus utiles, pour ajouter des milliers de livres de rentes à des milliers de livres de rentes dont jouissent déjà ceux qui recevront l'indemnité? Pour cela, il faut le droit le plus incontestable. Les besoins de la France sont de deux natures : 1°. son économie intérieure; 2 ° . l'amortissement de sa dette.


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