La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 360 ) connues, réduisent à leur véritable valeur celles qui portent : La fidélité malheureuse ne demandait rien. Peut-être cette fidélité ne demandaitelle pas, parce qu'elle sentait qu'elle n'avait pas le droit de rien demander, ou que le m o m e n t de demander n'était pas encore venu pour elle ; ou bien encore parce qu'elle savait qu'elle n'avait pas besoin de demander, et que les demandes directes lui seraient moins utiles. Quoi qu'il en soit, les paroles de M . de la C a z e , ce que l'on entend chaque jour de la part de l'émigration, annoncent chez elle une extrême confiance ; elle a l'air de ne pas douter davantage de ses succès d'indemnité, qu'elle n'avait douté de ses succès de guerre. Dans cette position, la spécification la plus précise d u titre de sa d e m a n d e est donc indispensable ; avec une cause qui inspire tant de confiance, on ne doit pas la craindre. C e u x que l'émigration dit qu'elle représente parmi nous, ne craignaient pas de descendre en c h a m p clos; ils avaient des juges, des lois et des armes ; ils n'entraient dans l'arène que sous la bannière de la bonne foi, de la loyauté ; ils découvraient leurs poitrines avant de croiser leurs épées. Q u e dans cette occasion l'émigration fasse de m ê m e ; qu'elle se présente armée de toutes pièces, c'est son droit ; mais celui de la France est de les bien connaître


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