La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 354 ) étaient les plus suivis. C e

penchant à suivre

l'exemple se retrouve chez tous et en tout ; il favorise u n défaut habituel de l'esprit h u m a i n , celui de la paresse, qui préfère d'imiter à réfléchir, et qui semble compenser le m a l que souvent l'exemple fait, par la dispense de la peine que lui-même trouve à réfléchir. D a n s presque toutes les affaires, on voit les h o m m e s se précipiter dans la route ou verte devant eux, sans trop s'enquérir d u point o ù elle aboutit, des obstacles qu'elle présente, n o n plus que des difficultés pour le retour, C'est ce qui a eu lieu pour l'émigration. U n e fois entamée, on n'a plus su qu'émigrer : toute m e n a c e , toute crainte, tout espoir, ont abouti à l'émigration : on a é m i gré, parce qu'on avait émigré. C o m b i e n , parmi les émigrés, auraient-ils p u rendre u n c o m p t e rationnel des motifs de leur émigration, et soutenir u n e discussion raisonnée sur leur résolution d'émigrer! Il en a été de m ê m e pour la confiscation Q u a n d o n eut confisqué, on ne sut plus que confisquer : l'abondance et la facilité des confiscations en d o n n a le goût ; les confiscateurs particuliers y trouvaient leur compte ; le G o u v e r n e m e n t \ puisait les m o y e n s de se passer d'impôts et d'em prunts, de pourvoir sans efforts à des dépenses gigantesques, qu'il opposait avec la certitude d u succès aux ressources étroites et difficiles dont ses


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