La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 352 ) sant, n'ont pas p u le supporter, se sont révoltés, et ont pris pour chefs et pour guides des h o m m e s en qui ils avaient mis leur confiance et leur affection : les gentilshommes et les curés proscrits et persécutés, et qui, d'ailleurs, étaient ennemis de la cause qu'attaquaient les paysans, ont m a r ché avec eux, et ont soutenu leur courage; mais aucune personne raisonnable n'a jamais p u imaginer qu'une poignée de pauvres gens sans arm e s et sans argent pourrait vaincre les forces de la France entière. O n n'avait ni b u t , ni m ê m e u n espoir positif, et les premiers succès ont passé l'attente qu'on avait d'abord conçue ; il n'y a eu ni plan, ni complots, ni secrètes intelligences ; tout le peuple s'est levé à la fois, parce qu'un premier exemple a trouvé tous les esprits disposés à la révolte ; les chefs des diverses insurrections ne se connaissaient m ê m e pas. Pour ce qui regarde M . de Lescure et nos parens, je puis affirmer qu'ils n'ont fait aucune démarche qui pût a m e n e r la guerre ; ils la prévoyaient, la désiraient m ê m e ; mais c'était u n e idée vague et éloignée. S'ils eussent provoqué la révolte par quelque sourde m e n é e , s'ils eussent activement travaillé à exciter les paysans, je le saurais ; et, assurém e n t , il n'y aurait pas lieu de le

cacher.

La

suite d u récit va montrer c o m m e n t ils se trou-


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