La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 598 ) 1°. Le Roi ne penserait-il pas qu'il est très instant que M . le comte d'Artois envoie en Espagne quelqu'un de sûr, soit pour lui mander le plus tôt possible, et par mer, l'état actuel de ce royaume ; ce qu'on y pense des troubles de la France, quelles sont les dispositions des personnes en crédit; soit pour porter au Roi ou à la Reine, ou à tous les deux, une lettre de M . le comte d'Artois, dans les termes qui seraient convenus entre le Roi et ce Prince ? 2°. Le Roi a paru penser que le roi de Prusse serait disposé à soutenir notre cause. Plût à Dieu qu'on n'eût pas changé le système naturel de la politique de l'Europe ! Mais, dans la situation actuelle, l'on croit qu'il serait plus convenable et plus avantageux que ce fût le Roi lui-même qui se chargeât de faire quelques ouvertures à cette cour. 3°. O n pense absolument c o m m e le Roi sur le compte de l'empereur; mais il est important que le Roi veuille bien penser qu'il est frère de notre reine, que nous avons absolument besoin d'elle, ce qui est incroyable, mais ce qui est cependant vrai, pour attirer le Roi de France dans son propre parti ; et que si nous la choquons, en ayant l'air de compter l'empereur pour rien, nous perdrons une espérance dont le succès serait très avantageux à celui de la bonne cause. Le Roi penserait-il qu'il y ait de l'inconvénient que M . le comte d'Artois écrivît plus tôt que plus tard au baron d'Escars, qui lui est attaché, et qui se trouve actuellement à Vienne, de sonder les dispositions* de l'empereur, non pas pour solliciter ses secours, M . le comte d'Artois sait bien qu'on n'en a jamais été d'avis, mais seulement pour s'assurer de son repos, qui n'importe pas moins à la bonne volonté du Roi pour la cause des Bourbons qu'au succès de leurs vœux?


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