La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 585 ) avoue qu'on est effrayé du prix qu'il pourrait mettre à ses secours ; il ne pourrait avoir en vue que la Lorraine ou l'Alsace, et ce serait porter une trop grande atteinte à la puissance française que d'avoir seulement l'idée de la priver d'une de ces superbes provinces ; ce serait introduire une maison rivale et dangereuse jusque dans son sein : il n'y faut pas penser. C'est par cette raison déterminante qu'on croit qu'il ne faudrait charger le négociateur à Vienne que de solliciter le repos de l'empereur. S'il pense assez noblement pour croire qu'il est de son honneur de contribuer à faire cesser l'avilissement de la reine de France, il faut sans doute accepter ses secours avec joie; mais c o m m e on ne les aura pas demandés, il n'y pourra pas mettre de prix ; et, la chose réussissant, les princes ne seraient engagés à rien vis-à-vis de lui ; il serait seulement à désirer que le négociateur fût assez adroit pour tirer parti de la sensibilité que l'empereur ne pourra pas s'empêcher de marquer sur la situation de sa soeur, en lui insinuant qu'il la servirait à peu de frais, en renforçant seulement le corps de troupes qu'il a dans les Pays-Bas ; il pourrait l'assurer sans crainte qu'un renfort est nécessaire à sa propre autorité dans un pays où la fermentation qui s'est déjà manifestée, couve sous la cendre, et produira tôt ou tard une nouvelle insurrection. Si cette insinuation réussissait, l'effet en serait fort utile, puisque cette espèce de neutralité armée retiendrait nécessairement en Flandres un corps de troupes considérable, et diminuerait d'autant ceux qu'on pourrait opposer aux autres puissances étrangères. Le roi de Prusse paraît trop éloigné de nous pour pouvoir nous être utile, dès que nous n'avons pas besoin de


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