La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 564 ) cher, ne provenant pas de l'île, mais en grande partie étant importés de la côte ferme. Il est impossible de se faire une idée juste, et m ê m e approximative, de la s o m m e nécessaire pour l'indemnité intégrale, telle que doit être une indemnité de droit, pour la perte d'une richesse pareille à celle que renfermait Saint-Domingue ; mais il n'est pas téméraire de croire que la représentation du sol d'un pays qui fournissait annuellement à la France plus de

100,000,000

fr. de

sucre, avec une très grande quantité de café et d'autres denrées, doit s'élever à une s o m m e immense, très supérieure à celle qu'exigera l'indemnité de l'émigration ; car il faut observer, pour l'émigration, que la vente n'a eu lieu que pour une partie de la propriété d'une partie de la population de la France, tandis qu'à Saint-Domingue, c'est la totalité de l'île qui a été confisquée, et toute la propriété détruite ou transférée à d'autres. Par conséquent, l'indemnité porterait sur Saint-Domingue tout entier : qu'on juge ce que coûterait sa représentation métallique ! L'impossibilité se réunit donc au défaut de droit pour écarter toute idée d'indemnité à l'égard des colons ; la France a fait pour eux tout ce qu'elle pouvait faire en dirigeant vers Saint-Domingue une expédition qui lui a coûté tant d'hommes et


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