La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 552 ) infortunes ; vous n'aviez pas émigré en vue d'ar­ m e m e n t , vous n'aviez point appelé l'étranger, vous ne vous étiez pas opposés à une réforma­ tion politique ; en un m o t , chez vous tout est fatalité et malheur. Mais quelque grande que soit cette infortune, établit-elle pour les colons u n droit d'indemnité à la charge de la France ? Les nations n'ont pas la charge de tous les mal­ heurs qui peuvent arriver ; il ne suffit pas d'avoir éprouvé des malheurs, pour avoir le droit de leur dire : Indemnisez-moi;il faut, de plus, montrer le droit : celui-ci ne peut résulter que d'un con­ trat, ou de services effectifs et acceptés ; hors de là, la porte serait ouverte à tous les genres de réclamations, et par conséquent à tous les genres de ruines. L a France n'est pas une terre d'indemnité à laquelle il n'y a qu'à s'adresser toutes les fois qu'on a perdu, ou mal spéculé. Quels sont les droits des colons à une indem­ nité ? Quel tort direct leur a fait la France ? Q u e leur a-t-elle pris ? qu'en a-t-elle reçu? Quelle contestation a eu lieu entre Saint-Domingue et la France ? D e ce côté, l'on n'aperçoit aucun sujet de réclamations. Sur quoi donc peut por­ ter cette demande? L e voici, à ce qu'il m e sem­ ble ; car, dans cette cause, tout est tellement indéfini, qu'on ne peut faire aucune application


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