La France , l'émigration, et les colons. Tome second

Page 248

( 542 ) France n'eut plus besoin du courage de ses défenseurs. V o u s , serviteurs de la couronne, premiers assesseurs du trône, organes de la bienfaisance du prince envers le peuple, et des v œ u x du peuple auprès du prince, souffrez qu'un h o m m e qui ne vous a pas plus importunés de ses demandes que de ses reproches, s'adresse en ce m o m e n t à vous. Si u n e n n e m i , fort de ses avantages et de nos revers, demandait à la France une contribution d'un

milliard, avec

quelle douleur religieuse

viendriez- vous lui exposer les motifs de se soumettre à cette loi de la nécessité ? vous ne croiriez jamais porter l'évidence trop loin pour la convaincre de celte fatale nécessité. Ici, il n'y a de changé qu'un n o m : au lieu de l'ennemi extérieur, c'est une partie de la famille qui se présente à l'autre avec cette exigence. Jamais votre position ne s'agrandit

davantage, jamais votre

responsabilité ne toucha à des points plus délicats. Placés entre les deux parties de la famille française qui ont des prétentions opposées, toute satisfaction ne peut venir pour vous que de votre conscience propre ; car vous ne pouvez satisfaire à la fois les deux parties. V o u s ne pouvez vousflatterde persuader à la France , ni le droit ni l'utilité publique de la charge qui la menace.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.