La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 530 ) La confiscation n'est pas le produit des temps et des lois révolutionnaires. L'émigration n'a pas été spoliée, mais condamnée d'après les lois existantes et l'observation des formes légales ordinaires : elle a subi un jugement. L a France n'était pas tenue de céder ni de se soumettre à l'émigration, ni de reprendre de sa main l'ancien régime, non plus que de payer les frais de la guerre que rémigration lui avait intentée. L'émigration peut avoir eu de bonnes intentions, mais elle a m a n q u é de droit; et sans le droit, on n'a droit à rien. L'émigration n'avait pas le droit de s'opposer à main armée, à la révolution ; son opposition a causé beaucoup de mal à elle, à la France et au Roi L e dévouement de l'émigration a été mélangé de confiance dans le succès et d'intérêt personnel, en voulant rétablir ses anciennes prééminences honorables ou utiles, et la totalité de l'ancien régime. A u c u n danger de séjour en France n'a forcé d'émigrer : l'émigration a créé ces dangers par ses actes publics. L a France n'a retiré aucun avantage de la vente des biens de l'émigration. L'indemnité ne relèvera pas la valeur du sol vendu L'indemnité ne fermera pas la dernière plaie de la révolution.


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