La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 512 ) je respecte le heu où siège le conseil du monarque, et je ne cherche pas à pénétrer les secrets des ambitions déchues : mais le nombre infini des difficultés que M . de Châteaubriand montre dans la formation m ê m e de la loi, accuse le vice d u fond, car toute loi très difficile à faire ne peut qu'être une loi mauvaise dans ses élémens m ê m e s . 11 est singulier que M . de Châteaubriand, p. 36, en parlant d'émigrés, ait dit : Un

intrigant qui

aurait fait de son exil un temps de plaisir sur le pavé des capitales de l'Europe. Il reconnaît donc qu'il y a eu d u mélange dans l'émigration, et cependant il condamne la France à payer l'ivraie comme

le bon grain.

M . de Chateaubriand couronne son ouvrage par le tableau des effets magiques de l'indemnité sur le bonheur de la France : Les cieux seront ouverts, la corne d'abondance versera toutes ses richesses, tous les Français ne seront plus que des frères tendres, le cieln'auraplus de nuages. Quelque étendus que puissent être les priviléges d u romantisme, cependant ils ne vont pas jusqu'à tenir à u n peuple, pour

lui demander

800,000,000 fr., le langage que les charlatans tiennent sur les places publiques à une multitude grossière. Les peuples ne sont pas une tourbe, et l'on est toujours et justement indigné quand on


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