La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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C H A P I T R E LXXXII. Aperçu général surl'ouvragede M. de Châteaubriand. ON peut le définir un mauvais service rendu à la cause del'indemnité.L'auteur est l'Achille des champions de cette cause. Si ce qu'il a dit est si faible, que doit-on attendre des autres ? M . de Châteaubriand vaut beaucoup quand il rencontre u n bon terrain, chose rare chez lui : alors il ressemble au géant dont la force redoublait quand il touchait la terre, sa mère. Son talent s'élève, s'épure, se régularise ; on l'entend, il parle c o m m e , et mieux que les autres. L e terrain solide lui manque-t-il, il retombe dans son pathos natif, il tourmente les mots pour en faire sortir des idées ; il appelle, des deux pôles opposés, des n o m s et des images séparés par de vastes espaces, et il fait des contrastes avec des contradictions ; il veut étonner le lecteur, et il ne fait que l'étourdir ou le troubler. Rarement son talent s'est tenu plus séparé de lui que dans ce dernier écrit. Il y prouve, 1°. de deux choses l'une : ou qu'il ne sait pas la question, ou qu'il ne veut pas la montrer dans


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