La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 503 ) changée la condition des rentiers et des créanciers qui ont prêté à u n Etat, à un taux déterm i n é , parce qu'il avait u n amortissement déclaré inviolable, et non pas à un Etat qui l'a violé. C o m m e n t établir d u crédit dans u n pays où l'on ne peut pas tenir à ses engagemens, ni résister à la vue d'une caisse sur laquelle on peut porter la main ? Voilà cependant ce que dit M . de Chateaubriand ; et voici pourquoi, semblable en cela à tous les partisans de l'indemnité, il cherche à diminuer, à cacher, s'il est possible, le mal qu'elle va faire : ils sentent tous également les inconvéniens de proposer au Peuple français u n impôt direct pour les émigrés, aux créanciers une nouvelle création de rentes qui rabaisseraient les leurs, et aux rentiers une diminution de leurs rentes dont profiteraient ces m ê m e s émigrés ; ils veulent éviter les cris que cette transposition de la propriété de l'un à l'autre ne pourrait m a n quer d'exciter ; et, pour y parvenir, ils se rejettent sur la caisse d'amortissement, en fondant leurs spoliations sur des systèmes bizarres, tels que ceux de la marche trop rapide de la libération de la dette. Cette manière détournée d'arriver à des fins intéressées, est une branche de cet art inhumain avec lequel on s'applique, non pas à diminuer le mal qu'on fait aux

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