La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 464 ) qu'on n'a pas le droit d'avoir ou d'affecter ; maintenant elle serait impardonnable, car on est averti. O n pourrait présumer, d'après l'écrit de M . le marquis de R é d o n , qui d'ailleurs croit à l'indemnité comme

un monsignor de Rome

croit à l'in-

faillibilité du pape, qu'il a été question de répartir la totalité de la dette payée pour l'émigration sur la masse m ê m e de l'émigration ; ce serait une monstrueuse injustice, ajoutée à la première, celle de faire payer par l'État plus de dettes qu'il n'a reçu du prix des ventes : dans ce système, enfant de la cupidité privée, l'émigré de Provence qui n'avait pas de dettes, paierait celles de l'émigré de Picardie, qu'il n'a jamais connu : c o m m e les prétextes ne manquent jamais à l'intérêt, et que les sophistes de leur côté ne m a n q u e n t pas davantage aux intérêts qui s'offrent à les r é m u nérer de l'appui qu'ils en attendent, il est probable qu'on appuierait cette belle théorie sur ce que l'émigration ayant eu le m ê m e objet, ayant éprouvé le m ê m e sort, tout doit être c o m m u n entre elle : c'est une petite loi agraire inventée par ceux qui doivent contre ceux qui ne doivent pas; mais la conséquence naturelle serait aussi de partager également les objets restitués. Les auteurs de ce système spoliateur entre des compagnons d'infortune, pour l'appuyer, transportent


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