La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 433 ) époques. Si, dans la première, on n'avait pas cru le m o m e n t favorable, certes la seconde l'était, car rien ne manquait au pouvoir et à la soumission. Si deux fois les étrangers, avec toute leur puissance, n'ont pas proféré une seule syllabe en faveur de l'indemnité, c'est que la justice et la convenance avec l'ordre public ne les frappaient pas. D e son côté, la France qui n'a rien trouvé à redire à la remise de tous les objets en nature dont elle avait, eu la jouissance, aurait-elle gardé le m ê m e silence si, à ces restitutions, elle eût d û joindre une charge de plusieurs centaines de millions c o m m e indemnité ? O n peut donc regarder leur demande c o m m e contraire à l'esprit de la restauration. U n e grande partie de l'émigration, surtout celle des provinces, est encore pleine de l'idée que la restauration était la contre-révolution : cela est contraire aux faits historiques. L a contre-révolution n'est entrée pour rien dans la restauration : entendue c o m m e elle l'est par cette partie de l'émigration, elle eût été u n obstacle plutôt qu'un m o y e n et u n but. L a restauration a eu un objet plus étendu, plus élevé, plus européen ; elle n'a pas été amenée en vue d'aucun droit personnel, mais le droit a été considéré c o m m e un m o y e n de paix pour la France et pour l'Europe : cette paix e

II Partie.

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