La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 429 ) Europe de mettre et de maintenir de l'accord entre elle et l'Amérique, de faire que celle-ci ne ressente pas pour d'autres que pour elle-même des motifs de préférence. Cette Amérique s'apprête à étendre beaucoup la sollicitude des gouvernemens de l'Europe. Jadis ils n'avaient à veiller que sur u n m o n d e , maintenant il y en a deux à surveiller. Jadis le m o n d e était homogène en sociabilité, maintenant il est double en principes sociaux et en ordre social. Il faut donc ajouter à l'ancienne attention, à l'ancienne prévoyance, calculer l'action inévitable de mobiles dont on n'a pas soi-même la direction, encore moins la propriété, qui agissent par eux-mêmes, et que l'on retrouvera dans tout. La première différence de l'Amérique avec l'Europe, est son ordre social ; la seconde est celle des frais de son gouvernement. Pour affermir le genre d u sien, l'Europe doit tendre à en diminuer les frais ; en cela, elle agira en esprit d'une sage prévoyance, et la lui recommander, est entrer dans

ses intérêts les plus

pressans. L e droit dit nemo

liberalis, nisi liberaturs.

C o m m e n ç o n s donc par nous libérer, après nous nous occuperons des libéralités; mais libéronsnous, 1° vis-à-vis de nous-mêmes, en créant dans notre intérieur tout ce qui lui m a n q u e ; 2° en


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