La France , l'émigration, et les colons. Tome second

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( 412 ) on en 1800, quand on voulut clore la révolulion, et opérer ce quel'ona appelé la fusion ? O n prit les choses et les personnes dans le statu quo, où elles se trouvaient, on ne parla plus du passé, et tout marcha, toutfinitlà. C'est encore ainsi qu'on a fait depuis 181 4 : s'en est-on mal trouvé ? Par quelle fatalité cette grande règle du rappel de l'union et de la paix dans une société qui a été long-temps troublée, serait-elle outre-passée dans cette époque? Quel besoin public c o m m a n d e son oubli? Hélas ! quand des sociétés, ces asiles de paix et de fraternité, ces séjours de bienveillance mutuelle pour ceux qui en font partie, ont eu le malheur de se changer en arènes teintes du sang fraternel, quand d u fond de la tombe des millions de victimes élèvent la voix pour demander à la patrie, à leurs frères, de prévenir le retour des malheurs qui les ont frappées ellesm ê m e s , quand dans le cours de la lutte, de part et d'autre, le besoin de se surmonter mutuellement a fait faire tant de choses bonnes à oublier, c'est un bill d'indemnité qu'il faut à tout le monde, et non pas des indemnités pour quelques-uns. C'est bien à la suite des révolutions qu'il faut appliquer le m o t de l'Evangile, que celui qui se sent exempt de tout reproche jette la première pierre. Qui peut dire, surtout parmi

ceux qui


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