La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

Page 312

( 294 ) vivent confondus sans s'adresser

u n reproche ;

les anciens égards sociaux, qui d'ailleurs n'avaient pas cessé d'être observés depuis 1 8 0 0 , ont repris leur empire; peut-être m ê m e se sont-ils fortifiés d'une observance plus régulière, et enrichis de nouveaux titres. Les émigrés y ont part c o m m e tous les Français;

il est sans exemple que, depuis

leur rentrée , ils aient été l'objet d'une parole ou d'un fait désobligeant, d u moins ne sont-ils pas venus à m a connaissance. Accueillis avec l'empressement d û au malheur, souvent m ê m e aux bons souvenirs, le séjour des émigrés avant la restauration fut aussi paisible qu'il l'a été depuis cette époque. O n ne peut que s'applaudir de cet état, et en féliciter la nation qui, par sa sensibilité et son urbanité , après des querelles si vives et si longues, a su le créer. Sûrement c'est une pieuse pensée que celle de fermer jusqu'à la dernière plaie de la révolution : ce serait une consolante pensée que celle qui porterait à croire qu'il ne reste à en fermer qu'une seule. Mais à quoi doit-on appliquer ces paroles ? Est-ce aux personnes ? Mais que m a n que-t-il aux émigrés d u côté de l'ordre public et de la considération sociale ? Protection légale c o m m e tous les citoyens , honneurs sociaux ; où se trouve pour eux un déficit ? Est-ce aux cho-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.