(280) séjour (1)? Venez, malheureuses femmes , venez en voir une plus malheureuse que vous encore, puisque c'est elle qui fait votre malheur à toutes. Tout le monde a contribué à notre perte ; les novateurs comme des fous , d'autres comme des ambitieux pour servir leur fortune ; car les plus forcenés des jacobins voulaient de l'or et des places , et la foule attend le pillage. Il n'y a pas un patriote dans toute cette infâme horde ; le parti des émigrés avait ses brigues et ses projets, les étrangers voulaient profiter des dissensions de la France; tout le monde a part dans nos malheurs. Quel triste mais accablant témoignage! dans quelles circonstances est-il donné! C o m m e n t , après lui,
parler d'un dévouement qui a eu des
suites si funestes? Dans u n sujet aussi lugubre, je ne fais pas des satires, malheur à qui pourrait s'en permettre au milieu de tant de malheurs! C e n'est pas la plume de Juvénal que demandent de telles catastrophes, mais celle de Y o u n g , chargée de couleurs encore plus noires que celles dont il peignait ses sombres
tableaux. M
m
e
Campan
donne une idée de ce qu'on appelle dévouement par le récit suivant, pag.
176,
vol.
2 :
La
nouvelle
(1) Mémoires de Madame Campan, vol. 2, p. 256.