La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 262 ) au plus haut degré, vaste théâtre de changemens de scènes, d'acteurs et de décorations , et qui, suivi de l'ébranlement d u m o n d e , après avoir débuté à Paris, se montre en Amérique, et se propagera dans toutes les contrées et dans tous les siècles (1).

Si ce fut à titre de nouveauté que l'é-

migration se déclara contre elle, mais les révolutions ne sont pas des choses nouvelles , combien le m o n d e n'en a-t-il pas vu ? L a France ne compte-t-elle pas trois révolutions légitimaires , et dynastiques ? E n

1789 , s'agissait-il de cette

dernière espèce de révolution ? O n peut assurer qu'elle n'était entrée dans l'esprit de personne. A cette époque, toutes les idées étaient dirigées vers les institutions et leurs garanties. L a nation, remplie de lumières, fatiguée des faux pas de son gouvernement, voulait avec sincérité et ardeur , un ordre de choses régulier et stable , fondé sur de vrais principes de sociabilité. Elle se trouvait dans l'état où l'Angleterre était placée lorsqu'elle fit sa

pétition de droit.

L a révo-

lution de 1789 fut la pétition de droit de la France ; les faits anciens avaient perdu à ses yeux (1) Dans le Mémoire n° 3, qui se trouve à lafinde cet écrit, et qui est l'ouvrage de M . le prince de Condé, on trouve ces paroles remarquables : Ce gui se passe dans notre patrie est l'esprit actuel de tous les peuples de l'Europe.


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