La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

Page 25

( 7 ) croyez que j'ai senti combien était triste cette tâche, combien il en coûte pour arrêter la main qui s'avance pour saisir un bien long-temps désiré , au m o m e n t où il semble s'offrir de luim ê m e . Mais le droit et la patrie ont aussi des exigences ; et celle-ci peut-elle rester sans défenseurs? la loi en assigne d'office à celui qui , n'a pu s'en procurer. Honte au citoyen qui pouvant la défendre, ne s'offrirait pas de lui-même pour le faire. Dans cet écrit, je n'ai voulu user que des armes fournies par des chefs que vous révériez , par des frères d'armes que vous considérez, ou par des témoins irréprochables à vos propres yeux. De m o n côté, à quel titre vous serais-je suspect ? Dans l'assemblée constituante , j'ai soutenu votre cause; déporté par les lois du temps, je m e suis trouvé associé à votre exil, à votre dépouille ment, à vos dangers, Deux fois j'ai tout perdu par la révolution ; famille, fortune, carrière , tout y a péri pour moi. Si vous avez été dévoués à Louis X V I et à sa famille (I),il m'est permis de

(I) J'en appelle au témoignage de l'homme qui a donné à Louis X V I les preuves du dévouement le plus illimité, le plus courageux, le plus désintéressé, et dont le noble caractère et les seutimens patriotiques répondent à l'éclat du nom, M, le duc de Choiseul, pair de France. Il est


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.