La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 226 ) l'abbé Raynal adressa à l'Assemblée : eh bien , quel effet produisit-elle dans le public? 11 en était de m ê m e pour tout le reste. Alors, la n a tion appartenait tout entière à la révolution , c o m m e mobile d u changement qui s'opérait au milieu d'elle, auquel elle attachait l'idée

de

son bonheur. Les remontrances, les oppositions étaient également inutiles et sans vertu. Ceux qui excipaient des mécontentemens, qui s'appuyaient sur eux, qui les représentaient c o m m e l'expression de l'opinion publique, étaient dans l'erreur, en disant : Tout le monde pense, tout le monde dit, tout le monde veut, ils disaient virtuelle-

prolonge quelques instans cette scène touchante. Le chef des Bretons reprend le premier la parole : « Sire , tous les Français, si j'en juge par nos cœurs, vous chérissent et vous chériront,parce que vous êtes un Roi citoyen, » L e marquis de Ferrières ajoute, pag. 99 : « Les aristocrates comptant trop légèrement sur les marques d'attachement que les fédérés avaient données au Roi, crurent la contre-révolution faite. Ils ne virent pas que ces témoignages flatteurs s'adressaient à la personne

de

Louis X V I , et non pas à l'ancien ordre de choses ; que tous les Français, en voulant u n roi,

voulaient aussi la

constitution. » C'est l'oubli de cette distinction qui a abusé l'émigration.


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