La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 225 ) et s'exposer soi-même (1). Elle ne manquait ni d e fondement, ni d'éloquence, la lettre que

(1) Je ne puis m e refuser au plaisir de rapporter ici le morceau suivant, tiré des mémoires de Ferrières, vol. 2 , pag. 95. Il peint à merveille l'état des choses, et fait beaucoup d'honneur au caractère de Louis X V I . « L'enthousiasme et les fêtes ne se bornèrent pas au jour de la Fédération. Ce fut, pendant le séjour des fédérés à Paris, une suite continuelle de repas, de danses et de joie. O n alla encore au Champ-de-Mars; on y but, on y chanta, on y dansa. M . de Lafayette passa en revue une partie de la garde nationale des départemens et de l'armée de ligne. Le Roi, la Reine et Mgr. le Dauphin, S3 trouvèrent à cette revue; ils y furent accueillis avec acclamations. L a Reine donna, d'un air gracieux, sa main à baiser aux fédérés,leur montra Mgr. le Dauphin. Les fédérés, avant de quitter la capitale, allèrent rendre leurs hommages au Roi; tous lui témoignèrent le plus profond respect, le plus entier dévouement. L e chef des Bretons mit un genou en terre, et présentant son épée à Louis X V I « Sire, je vous remets pure et sacrée l'épée des fidèles Bretons , elle ne se teindra que du sang de vos ennemis. » « Cette épée ne peut être en de meilleures mains que dans les mains de mes chers Bretons répondit Louis X V I ;

en relevant le chef des Bretons, et lui rendant son épée; je n'ai jamais douté de leur tendresse et de leur fidélité; assurez-les que je suis le père, le frère , l'ami de tous les Français. » Le Roi, vivement é m u , serre la main du chef des Bretons et l'embrasse; un attendrissement mutuel re

I Partie.

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