La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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{voyez les détails dans les Mémoires de Ferrières) ; tout fut organisé, pour la défense, dans le calme le plus profond. O n comptait sur la terreur qu'é-

trompe. Les contre-révolutionnaires espéraient que le départ du Roi serait le signal d'un grand mouvement , que Paris se livrerait à tous les excès de l'anarchie; au contraire, on eût dit que cette fuite, en créant un centre c o m m u n , avait éteint toutes les haines. » Il faut observer que M . le marquis de Ferrières était m e m b r e du côté droit, et très prononcé contre la révolution. Son témoignage est irrécusable. J'étais aussi de cette Assemblée, et j'affirme que le récit de M . de Ferrières est la vérité même. Pag. 377. —

M . de Ferrières continuant son récit sur

les suites de l'affaire de Varennes, ajoute : « Les nobles et les prêtres des départemens se conduisirent encore avec plus d'imprudence; tous crurent la contre-révolution faite; et,s'abandonnant à des transports qui leur coûtèrent cher dans la suite, les uns formèrent des rassembîemens dans leurs châteaux; les autres, sans attendre des détails ultérieurs, se mirent en chemin pour rejoindre le Roi. Plus de 3oo gentilshommes bretons et poitevins tentèrent de s'embarquer aux sables d'Olonne ; le peuple prit l'alarme ; ils furent contraints de se réfugier dans les bois, où. la plupart périrent misérablement. U n grand nombre d'officiers abandonnèrent leurs corps, emportant leurs drapeaux, quelquefois m ê m e la caisse militaire, s'efforçant avant de partir, de débaucher leurs soldats; mais ce fut en vain. »


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