La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 214 ) cela a eu lieu. D a n s cette position, que pouvait l'émigration? Seule, elle était nulle; avec l'étranger, elle allumait une guerre double avec le dedans et avec le dehors, sans pouvoir en assigner la durée, l'étendue , ni le résultat, c o m m e il est arrivé. L'émigration s'étaitflattéed'en imposer. L'Assemblée constituante a répondu à cela par l'attitude qu'elle garda au départ pour Varennes ( 1 )

(1) Mémoires de Ferrières , pag. 33. « la lecture de la déclaration d u Roi j aigrit plus les esprits qu'elle ne les intimida. » Après le compte rendu des mesures, il ajoute : « Alors l'Assemblée passa froidem e n t à l'ordre du jour, au milieu des acclamations d u peuple , et discuta le Code pénal : le Gouvernement marcha, la tranquillité publique n'éprouva pas le moindre choc2les ouvriers s'occupèrent de leurs travaux accoutumés, les affaires s'expédièrent avec la m ê m e célérité Que si le Roi eût été aux Tuileries, les carrosses roulèrent, les spectacles furent ouverts. L e peuple voyait avecjoie les mesures sages que prenaient les députés pour maintenir le repos de l'État et la tranquillité de la capitale; une foule d'hommes et de femmes allaient et venaient paisiblement dans les rues, sur les quais , sur les places, s'interrogeant les uns les autres, et demandaient ce qui se faisait et ce qui se disait. Tous semblaient animés d'un m ê m e esprit; c'était moins u n sentiment de crainte des suites que pouvait entraîner le départ du

Roi , qu'un

sentiment

d'indignation

d'avoir été


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