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restés étaient, montés e n grade, et les sergens étaient devenus officiers par la retraite des émigrés. Auprès de l'ordre civil, les magistrats qui tenaient la place des anciens corps de judicature, pouvaient-ils désirer le retour des parlementaires ? Les administrateurs regrettaient-ils les intendans et les subdélégués? étaient-ils prêts à leur céder la place sans résistance? U n e race nouvelle, u n peuple nouveau tenait tous les ressorts du pouvoir. C o m m e n t l'émigration pouvait-elle seflatterd'ébranler et de dissoudre une pareille masse d'intérêts, tous contraires aux siens propres? D e ces considérations générales, passons à d'autres d'un ordre secondaire. L'émigration se proposait de rétablir le Roi dans la plénitude de son pouvoir et de sa liberté : le dessein était louable , mais l'exécution était-elle possible? E h quoi! le Roi était à Paris, et l'émigration allait prendre poste de l'autre côté
du
Rhin , sans appui , sans
territoire et sans armement autorisé, laissant entre le monarque et elle tous les intérêts qui la repoussaient ! Son apparition sur le territoire eût fait redoubler les précautions : fût-elle arrivée à Paris , les gouvernails auraient passé la Loire, et appelé à eux toute la France : croit-on qu'ils eussent m a n q u é d'appui dans u n peuple enthousiaste et armé ? c'est ce qui a trompé l'émigra-