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gime, et pour la masse moins éclairée qui, ayant reçu cle cette révolution les avantages dont elle jouissait, les eût défendus en elle. C'est pour avoir détourné la vue de ces grandes considérations , que l'émigration est tombée dans l'erreur qui l'a perdue. Parmi elle, la révolution a toujours été représentée c o m m e une émeute, c o m m e une sédition. Il n'était question que de rebelles et de gens bien ou mal pensans. Q u e faisait tout cela à l'affaire ? quelle force ces reproches, ces injures donnaient-elles à l'émigration? Faut-il traiter avec les h o m m e s c o m m e ils devraient être, ou c o m m e ils sont ? Quel médecin règle son traitement sur la constitution que son malade devrait avoir, o u bien sur celle qu'il a réellement ? Cette erreur de l'émigration s'est propagée sur toute sa durée; elle a fait c o m m e
ces h o m m e s qui en pariant
de leurs partisans et de leur société, disent tout le monde. Pendant dix ans, l'émigration a cherché à agir sur la France; toujours elle a pris ses partisans pour la France , et la France qui devait être, pour la France qui était. Ainsi, qu'estil arrivé? Partout où elle s'est présentée , qu'at-eile trouvée ? la mort. L'émigration se flattait de l'attachement de l'intérieur en sa faveur : mais à quel titre ? auprès des militaires. L e soldat lui était étranger, il lui avait m a n q u é ; les officiers
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