La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 206 ) vue , celui de travailler à l'éclaircissement d'un point d'histoire, très mal exposé jusqu'ici. Je poursuis donc cet e x a m e n , dans cette ligne d'idées, et d'après des notions saines et véritables, car elles m e sont fournies par la contexture entière du temps, qui a été témoin de ce grand drame. Fut-il jamais u n m o u v e m e n t plus général, une adhésion plus forte, plus prononcée, une autorité plus vivement adoptée, et soutenue avec plus de chaleur que celle de l'Assemblée constituante? Parlons sans préjugés , et avec le calme qui convient à l'évaluation d'un fait qui est déjà loin de nous. Pourrait-on montrer, dans l'histoire, rien qui ressemble à ce qui se passait alors? D'un autre côté, fut-il jamais de dépouilles opimes telles que celles qui, à cette époque, furent distribuées à la masse populaire ? fut-il jamais u n avenir plus vaste que celui que l'on ouvrait devant toutes les ambitions? Toutes les barrières tombèrent à la fois : voilà pour la masse de la nation (1); il faut y joindre toute la partie intel(1) Mémoires de Mad. Campait , vol. 3, pag. 49. Après avoir rendu compte de la venue du Roi à l'Assemblée, et du discours qu'il y prononça le 15 juillet 1789, Mad. Campan continue son récit et dit : « Je m e mêlai parmi la foule ; il était aisé de juger,, à la différence entre le langage et les vêtemens de cer-


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