La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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armée dans sa cause propre, autant que dans la cause française ou royale ; il ne faut rien retrancher à ses mérites, mais il ne faut pas non plus cacher l'intérêt, et ne montrer que le coté d u mérite. L a justice exige l'exposition pleine et sans réserve de la cause. Mais ici revient la question de droit, cette question qui revit à chaque instant dans cette discussion, et qui fait la base de toutes les affaires. Quelles qu'aient p u être les intentions de l'émigration, avant tout, elle doit montrer son droit. N e peut-on pas lui demander quel était son droit à chasser, de son propre m o u v e m e n t , l'Assemblée que la France reconnaissait? c o m m e n t elle-même avait été formée, par raison ou par entraînement? si l'Assemblée qui déplaisait à elle , qui comptait 5o,ooo têtes, ne plaisait pas à 27,000,000 de Français? qui l'avait constituée juge armé de la France? et qui forçait les Français, sous peine des faits de la guerre, à reconnaître ses arrêts? si la place légitime d u tribunal était au-delà d u R h i n ? et si les étrangers avaient aussi le droit de faire rétablir par les armes l'ancienne constitution d u pays? Voilà bien des questions que l'émigration a franchies, ou bien tranchées, et qui valaient bien la peine d'être prises en considération. L'émigration a toujours montré les trois ordres

tomme les bases inébranlables de la monarchie.


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