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les rois de l ' E u r o p e ont h peine osé permettre aux émigrés de chercher un asile sur leur territoire ; qu ils les avaient vus avec la plus grande indifférence , et qu'ils n'avaient pas montré d'intérêt pour eux ; que, dans la Belgique , la permission de réunir des émimeures avouent q u e
de faux jugemens portés sur ce grand événement est ce qui a le plus aidé son développement. Burke a dit que la coalition n'avait pas fait de fautes, mais que toute sa conduite avait été
une faute. O n en peut dire autant des
jugemens portés sur la révolution et sur la France. Pendant plusieurs années on a entendu M . Pitt lui-même annoncer la fin du pouvoir qui régissait la France, par les assignats, par la famine, par les mécontentemens intérieurs. Les écrivains payés par lui,
et surtout M . d'Iver-
nois, ont chaque année fait un gros livre pour démontrer ces belles choses. Dans tout cela, il n'y avait de solide que l'argent touché par ces messieurs. Pendant vingt-cinq ans l'Europe a tourné dans un cercle d'aberrations en tout ce qu'elle a fait et dit relativement à la révolution. Elle a passé sans intermédiaire de la confiance illimitée à une frayeur sans bornes : elle est revenue de la frayeur à la confiance, elle s'est humiliée devant elle, elle l'a courtisée; il n'y a pas eu un seul instant de jugement calme et calculé sur la nature des choses. O n s'est étonné des progrès de la révolution; eh hie:i, à la manière dont elle a été envisagée et combattue, il faut s'étonner qu'elle n'ait pas été bien plus loin.