La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 151 ) égard? Q u e n'ont pas annoncé les papiers publics influencés par le parti qui propageait l'émigration? A u c o m m e n c e m e n t de 1792 , on calculait qu'un abbé de Fontenay , rédacteur de la Gazette de France , avait déjà fait marcher de son chef, trois millions d'hommes, tandis qu'un seul soldat n'était pas encore sorti de ses casernes. . . O n ne comptait que par centaines de mille, les soldats déjà mis en m o u v e m e n t contre la France. C o m bien d'émigrés ont craint d'arriver trop tard, ont cru rencontrer les coalisés à moitié chemin de Paris? L'idée d'une expédition militaire, rapide, brillante, avec u n but aussi haut que celui de la délivrance d'un Roi et d'une nation , l'un de la captivité, l'autre de l'esclavage, devait enflamm e r une noblesse militaire , dont le courage restait depuis trente ans sans occupation , et qui se rendait à elle-même, et à juste titre, le témoignage d'intentions nobles et désintéressées; car la masse de l'émigration n'avait rien à gagner à Coblentz : là, c o m m e à l'ordinaire, elle travail lait pour ce qui était au-dessus d'elle. A celte époque, il n'était question que de chevalerie , d'expédition chevaleresque, de croisade (1) , et d'autres choses de ce genre propres à exalter les

(1) Voyez les Mémoires d'Ecquevilly,


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