La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 104 ) n'est qu'une question de courage et d'honneur.,, Régulus était libre de rester à R o m e : la bonne foi de Cartbage eût p u servir d'excuse à une vertu ordinaire; mais celle de Régulus lui avait appris qu'on n'est pas dégagé de sa parole par la fourberie de son ennemi : il retourna vers ses bourreaux. Pie VII, le dernier roi de Sardaigne, ontils m a n q u é de liberté, pour refuser ce qui leur paraissait contraire à leur honneur et à leurs devoirs ? aussi l'admiration d u m o n d e ne leur a pas manqué. L a force m ê m e contre l'ennemi, m a n que-t-elle en pareil cas? Le captif de Savonne, qui n'avait que des mains désarmées, a plus e m barrassé Napoléon, que les bataillons de l'Autriche ne l'ont fait à W a g r a m . A Bayonne, les refus de Ferdinand firent éprouver plus d'angoisses à Napoléon, que l'insurrection de l'Espagne ne l'a fait depuis. Les Princes ne se rendent pas assez de justice à eux-mêmes; ils ne connaissent pas toute la force morale dont ils sont investis, e t dont ils peuvent disposer. Pie VII, et Ferdinand à Bayonne, ont montré jusqu'où elle peut aller (I),

(I) J'en ai trace le tableau dans les Mémoires sur la révolution d'Espagne de 1808. J'en ai écrit en témoin Ce n'est point Ferdinand qui a cédé la couronne d'Espagne, c'est Charles IV, ou plutôt c'est le mince de la Paix.


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