La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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(100) présomption de sa liberté est manifeste ; et ce. que les souverains font, alors les particuliers peuvent se croire autorisés à le faire aussi : c'est ainsi que lorsque les empereurs romains, se précipitant mutuellement d u trône, laissaient incertain le centre d'autorité, les premiers chrétiens rapportaient leur obéissance au sénat, et reconnaissaient celui que ce corps avait reconnu : car enfin les h o m m e s ne peuvent rester ni sans règles, ni sans indications de ce qu'ils ont à faire. La présence des représentans des souverains doit agir de m ê m e sur les yeux des sociétés : c o m m e n t pourraientelles se régler sur les motifs secrets qui peuvent faire affecter les dehors de la liberté, sous le poids de la contrainte réelle, et donner la préférence à ce qui ne paraît pas, sur ce qui paraît ? La présence des ambassadeurs dans u n pays est le signe de l'existence de la paix ; leur retraite est le signe de la fin des relations amicales : par la m ê m e raison , leur présence est le signe que

reconnu

le Prince

est

dans u n état qui ne s'oppose pas à ce

que ses actes soient valables, et par conséquent qu'il est libre, car tout acte hors de la liberté est nul. La retraite des ambassadeurs est le signe que cette liberté a cessé ; et c o m m e , dans le premier cas, on peut conclure la fin de la paix, do m ê m e , dans le second , on peut conclure celle


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