La France , l'émigration, et les colons. Tome Premier

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( 92 ) est possible de découvrir et de fixer quelques principes propres à servir de fil dans ce labyrinthe : 1° la contrainte formelle, et qu'on peut appeler grossière , celle qui consiste à s'emparer de la personne , et à la déterminer par la présence d'un péril capable d'inspirer cet effroi que les moralistes qualifient,

tem virum,

metus caclens in

constan-

est destructive de la liberté qui con-

stitue les actes humains. Ces mots caractérisent très bien , et distinguent avec justesse le danger l'ait pour ébranler le courage, d'avec celui qui ne peut paraître réel qu'à la pusillanimité. D'accord avec la raison , la morale se refuse à reconnaître les m ê m e s droits à la fortitude et à la peur : la surprise, une violence inattendue, peuveut, dans le m o m e n t , faire perdre la liberté d'esprit nécessaire pour former une délibération véritable ; là, car,

de nouveau, il n'y a pas de liberté :

il n'y a pas faculté de délibérer : toute

délibération est une [neuve de liberté; elle suppose à la fois l'opération de l'esprit qui examine si pèse , et celle de la volonté qui choisit. O r , la liberté n'est qu'examen et préférence; un acte de contrainte réelle n'a rien de c o m m u n

avec

une acceptation prolongée, avec une exécution devenue un état habituel, avec une adhésion réitérée sans motifs de violence présente et agissante,


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