Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

même, c'est-à-dire de tout ce qu'il y a de pire au monde. Il aurait au contraire fallu faire du Cap un port franc, ouvrir cet asile à la navigation du monde entier, l'y appeler, l'y fixer par toutes les séductions possibles : l'on a fait tout le contraire ; et ce qu'il y a de plus choquant, c'est que le Hollandais qui a fait de sa patrie le siége de la liberté commerciale, a fait du Cap celui de la servitude; libre chez lui, il n'a voulu là que des esclaves. Les malheureux colons, qui ne peuvent recevoir leurs approvisionnemens que de la Compagnie, reçoivent peu et chèrement, et voient leurs intérêts continuellement sacrifiés dans ces transactions inégales ; aussi vivent-ils dans un dénuement presque absolu de toutes les commodités de la vie et des objets que la liberté du commerce leur permettrait de recevoir de l'étranger. C'est à la poursuite des Portugais que les Hollandais entrèrent dans l'Inde : aussi pour parcourir la carrière de leurs conquêtes , ne faut-il que parcourir la longue chaîne des établissemens portugais, qu'ils envahirent successivement et comme par échelons.


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