DES COLONIES.
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des Portugais à l'occident de l'Inde, et les laissa les maîtres de s'étendre à l'est de l'Asie. Ils s'y prirent méthodiquement et s'avancèrent graduellement vers ses confins. Le premier objet qui put les y frapper, fut l'île de Ceylan ; ils s'y établirent. C'était une conquête importante, et par son étendue qui est de quatre-vingts lieues de long sur trente de large, et par la richesse de ses productions, surtout par sa position à la pointe de la presqu'île de l'Inde, au centre de l'Océan et desarchipels indiens. Mais il semble que le génie d'Albuquerque sommeillait, quand il ne fit aucune attention à la côte de Coromandel, la plus riche de l'Inde, et bien supérieure à celle de Malabar. Il pouvait s'adjuger les prémices et peut-être la possession éternelle des richesses, qu'elle n'a cessé de fournir aux Français et surtout aux Anglais. Les deux faibles établissemens de Saint-Thomas et de Négapatam ne furent pas même son ouvrage. Il porta toutes ses vues sur la presqu'île de Malacca , dont l'occupation jointe à celle de Ceylan lui paraissait enfermer la côte de Coromandel de ma-