Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

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Les Français, les Hollandais, et un peu plus tard les Anglais, aspirent à partager, avec les peuples du midi, les fruits des nouvelles découvertes, et les contrées mêmes qui les produisaient. Chacun se saisit de ce qui se trouve à sa convenance ou à sa portée, et pendant quelque temps la moitié du monde est vraiment au pillage. Sans doute il n'entre pas dans notre plan, il n'entrera jamais dans celui d'un homme sensé, de rechercher les droits des Européens à ces prises de possession, à ces saisies de territoires, ni de remonter à l'origine de ces nouvelles propriétés : loin de nous une pareille idée, source de questions oiseuses, de décla«nations dont l'éclat ne diminue pas le danger. De tout temps la convenance et la force ont formé les titres primitifs des nations entre elles; leurs archives n'en ont guère admis d'autres, et il en est bien peu qui sortissent sans reproche d'un pareil examen. Pour nous, éloignés par principe de toutes ces abstractions, convaincus d'ailleurs qu'entre nations, qui ne sont pas, comme les particuliers, contenues par une autorité supérieure, la possession et le besoin de


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