Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

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celles des trois royaumes, avec un nombre de ports au moins égal, et l'avantage de sa situation sur les deux mers, ne compte pas le quart des matelots que l'Angleterre renferme. Toutes ces disproportions constituent l'Espagne dans un tel état de faiblesse maritime, que les guerres d'Espagne sont toujours un sujet de réjouissance publique à Londres, et un moyen de s'enrichir offert à l'Angleterre; elle voit dans l'Espagne moins un ennemi qu'une proie. Depuis Cromwel, les Espagnols ne se sont jamais mesurés séparément avec les Anglais sans succomber ; constamment ils ont été traînés en triomphe à Londres ; et depuis Drake et Blake, jusqu'à Nelson, attaquer et battre les Espagnols ne fut pour les Anglais qu'une seule et même chose. Ils ne se sont un peu soutenus que par la réunion des flottes françaises; encore cette réunion , qui passait pour le chef-d'œuvre des deux marines, quand elle avait été effectuée après de pénibles combinaisons, n'aboutit-elle jamais à grand'chose. Dans la guerre de l'Amérique, les floues combinées fatiguèrent de leur masse les mers d'Angleterre et d'Irlande ; elles n'attei-


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