Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

lon ne peut, par état, avoir rien à faire dans les querelles de la métropole; elles ne le regardent jamais directement : dès qu'elles éclatent, elles retombent sur lui et malgré lui. Voilà son bonheur arrêté, son état essentiel compromis : car cet état ne pouvant être que de produire pour avoir de quoi consommer, tout ce qui arrête ce double mouvement, qui, semblable à celui du cœur, est le principe de la vie coloniale, comme celui-ci est le principe de la vie des êtres animés; tout ce qui interrompt des rapports aussi nécessaires, tourne au détriment du colon, et, en se prolongeant, devient la cause de sa perte et de sa ruine; il ne peut être envisage par le colon que comme un obstacle à son honheur , obstacle qu'il doit écarter dès qu'il en aura le ppuvoir. Telle est la misérable condition des colonies appartenantes aux puissances de degrés inférieurs en marine. Dès que la guerre éclate, la grande artère du commerce est coupée pour elles : plus de circulation, plus d'envois, plus de retours; la culture languit au milieu d'une abondance stérile, et qui ne peut plus fournir aux besoins de ceux qui la pro-


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