DES COLONIES.
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pouvait plus les soutenir qu'avec la lie de la nation, ou qu'avec des étrangers qui se vouaient à son service. Voilà la vraie cause de la décadence des établissemens portugais. La métropole était hors d'état de les soutenir; il n'y avait pas de proportion entre elle et ses colonies. Quelle différence, si, consultant davantage ses forces, mesurant mieux sa position et ses ressources, s'élevant au-dessus de cette aveugle cupidité qui fait tout désirer , tout convoiter, le Portugal avait su se borner, s'arrêter de lui-même dans ses conquêtes, faire un choix dans les possessions qui s'offraient à lui, s'y restreindre strictement, et, content de ce qu'il pouvait posséder avec sûreté, abandonner le reste ! Il aurait évité par là des guerres ruineuses , la perte de ses établissemens, qui en a été la suite, et l'aiFaiblissement dans lequel il est resté. Pour avoir ambitionné de trop grandes colonies , le Portugal a fini par n'en plus avoir; pour avoir voulu y dominer, il en a été effacé. Le Portugal, trop faible en population pour garder ses colonies, était trop peu puissant sur mer pour avoir la force qui est néces-