Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

raient, ne trouvassent clans la liberté de ces choix les moyens de produire encore plus , et de s'enrichir encore plus qu'elles ne faisaient, quand elles ne pouvaient s'adresser qu'à un seul marché, et à des monopoleurs obligés? C'est là le grand procès toujours pendant entre les colonies et les métropoles : celles-ci ne savent que pressurer leurs colonies, et croient bonnement les faire prospérer alors même qu'elles les en empêchent. Elles n'ont jamais voulu entendre que lorsque le colon serait plus riche, il était inévitable qu'il ne consommât davantage, qu'il ne fît à la métropole des demandes plus fortes, à proportion de la richesse que la liberté de son travail ferait naître, comme on le voit dans les états de l'Europe qui empruntent davantage des productions de leurs voisins , à mesure qu'ils sont plus prospères dans leur intérieur; il en est de même aux colonies. Laissez le colon en liberté de choisir les moyens d'augmenter sa fortune, et vous verrez s'il ne consomme pas une plus grande quantité de vins de Bordeaux, d'étoffes des fabriques de France, de tous les objets que l'industrie sait


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