Des colonies et de la révolution actuelle de l'Amérique. Tome Premier

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DES COLONIES.

rêt et le besoin sont deux dépositaires fidèles, qui vont toujours de compagnie, et qui peuvent dispenser de celles du commerce exclusif. A vrai dire, la Compagnie anglaise des Indes n'est pas une simple Compagnie de commerce : c'est un des bras que la puissance anglaise étend sur l'Asie; c'est un co-souverain del'Angleterre elle-même, et une partie du pouvoir même qui la protège. La Compagnie, dans cet état de semi-souveraineté qu'elle exerce sur de vastes contrées et de nombreux millions d'hommes , présente un exemple unique dans les annales du monde, et un phénomène qu'on ne peut trop admirer : si l'Angletere se mettait à la place de la Compagnie, elle ne ferait que rentrer dans ce qu'elle a cédé, et par ce rappel de sa puissance à elle-même, rendre un ce qu'elle a fait double; elle marcherait aussi bien dans ce nouvel état, qu'elle le fait dans celui qu'elle maintient aujourd'hui. La Compagnie française des Indes, loin de faire autorité pour cette espèce de régime, dépose au contraire contre lui; car, sans se prévaloir de la triste lin qu'elle a fait deux fois, on


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